« Dans le mouv »
Joli coup de pub que celui de l’Oréal qui pour vendre un shampooing a voulu utiliser l’image d’une femme voilée. Bien évidemment, cela ne peut pas nous laisser indifférent et en cela, l’objectif publicitaire est atteint.
Dans un premier temps, comme tout un chacun, je me suis dit « on se fiche de nous », ça n’est pas sérieux… C’est comme si une marque de caleçon pour homme nous mettait la photo d’un écossais en kilt. D’ailleurs si cela n’a pas été déjà fait, je lance l’idée…Ah ah ah… !!!
Et puis dans un second temps, je regarde le visage de cette femme qui en l’occurrence est un mannequin connu en la personne de Amena KAHN et là, je me dis que l’on n’a pas besoin de voir ses cheveux pour deviner que cette femme est superbe. Peu importe si ce mannequin ne sera pas choisi en définitive, cela a le mérite d’inviter à la réflexion.
« Rien à voir avec la choucroute » (en référence à la coiffure de Brigitte Bardot…les plus agé.es comprendrons…)
Une bonne pub n’a pas besoin de vanter le mérite de son produit pour être efficace. Prenons par exemple la publicité qu’Apple avait fait pour ses ordinateurs où ne parle pas des performances de l’ordinateur, mais où on vous dit tout simplement qu’avec ce matériel « vous serez différent ». Bien pensé en effet, car ça n’est pas tant les performances que l’on recherche, mais ce qui fait que l’on va se sentir mieux.
Et pour en revenir à la publicité en question, l’idée sous jacent étant « c’est pas parce qu’une femme porte le voile qu’elle ne prend pas soin d’elle, qu’elle n’est pas attentive à sa beauté ».
On peut retourner la situation en parlant des hommes chauves. Ca n’est pas parce qu’il n’ont plus de cheveux qu’il ne soigne pas pour autant leur cuir chevelu. Tout chauve qui se respecte, s’il veut avoir le look de Bruce WILLIS sait que sa peau à cet endroit doit être suffisamment hydratée, car celle-ci n’est plus protégée par le cheveu.
Le voilé et le dévoilé
En tant que femme, je ne peux pas ne pas m’interroger lorsque je croise une femme voilée. Sans verser dans le jugement et c’est loin d’être simple en tant que femme occidentale, je me demande bien souvent si le fait de porter un voile relève d’un choix ou non. Car hypocritement, il me plait à penser que si cela relève d’un choix et donc de sa liberté, pourquoi pas…Mais ne nous voilons pas la face (oui elle est facile…. ;-)))), là n’est sûrement pas la question.
Dans une interview de Sylvie BERUBE par Maïté TRELAUN lors du Sommet de la Sexualité de Vie qui a eu lieu en mars 2015, celle-ci nous parle du « voilé et du dévoilé ». Si l’on se réfère à la femme voilée de la publicité, la femme qui peint que je suis, y voit un sublime drapé encadrant le visage d’une femme d’une rare beauté. Cette beauté est comme un trésor, la femme ne la montre qu’à ceux qui savent l’apprécier. Cette rareté en fait par la même quelque chose de sacré.
Ce dont nous parle Sylvie BERUBE, c’est du jeu du voilé et du dévoilé en matière de Sexualité. En Amour, s’offrir complètement à l’autre, c’est se dévoiler. C’est oser nous montrer tel.les que nous sommes. C’est offrir ce que nous avons de pus précieux, notre intime,… notre corps, notre coeur, notre âme. Quelque fois, à trop se dévoiler, nous ne nous ne se protègeons pas suffisamment vis à vis de l’autre qui peut ainsi nous blesser tant physiquement que psychiquement. D’où l’importance connaitre nos limites pour pouvoir les signifier à l’autre. D’oser dire ce que l’on aime ou ce qui ne nous convient pas. Savoir dire NON, ça n’est pas se refuser complètement, mais signifier à l’autre que nous ne sommes pas prêtes et que ça n’est que pour mieux le désirer plus tard. Quand la femme s’ouvre, s’épanouit à l’autre, le chemin de la Sexualité devient Spiritualité. S’il y a forcing, la femme se ferme et ce sont les blessures qui ressurgissent, les cuirasses comme les nomme Sylvie BERUBE apparaissent. Nous sommes tous et toutes porteurs.euses de nombreuses blessures. Il y a celles qui nous appartiennent, celles que l’on a hérité de nos mères, de nos grand-mères et celles qui appartiennent également à l’Inconscient collectif. Je lisais un ouvrage récemment, où il était fait état d’un sondage effectué auprès d’un panel de femmes. Il leur était demandé quelle était leur plus grande peur, celles-ci de répondre « d’être violée ou tuée ». Et même si en effet une femme n’a pas été violée, ce qu’elle apprend en premier en tant que mère à sa fille c’est de se protéger d’une éventuelle agression. Cela interroge sur la violence de notre société quand on n’est/nait tout simplement une Femme.
Se dévoiler et oser donner ce que l’on a de plus précieux…n’est ce pas en se révélant à l’autre mieux se révéler à soi même?
Peut-être que si la femme n’a pas su se protéger, c’est à l’autre, au frère au père qu’il a été demandé de le faire ou qu’il s’est senti le devoir de le faire en exigeant à la Femme de se voiler comme dans l’Islam?
La meilleure façon de se protéger, n’est elle pas de se protéger soi même?
En ce sens, «voiler », « se dévoiler » nous appartient en tant que Femme.
Et vous, où mettez vous votre voile ?
Comment vous dévoilez-vous ?
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